Par Merline Touko
Au Rythme des saisons est une émission-débat radiophonique, (Cameroon radio and télévision). Ce programme est réalisée mensuellement par le COBAM et diffusée sur les progressivement repris par Radio-Environnement de l’IUCN et antennes de la station radiographique nationale CRTV ses partenaires, et par diverses autres radios à envergure locale dans le Bassin du Congo. Les panélistes, experts dans leurs domaines respectifs, sont choisis en fonction du thème abordé. L’occasion est ainsi donnée aux décideurs, aux représentants des communautés locales et autres parties prenantes, de participer aux débats sur les questions de changement climatique et de gestion durable des forêts du Bassin du Congo.
Changements climatiques : Mythe ou réalité ?
Pour sa première et deuxième édition, Au rythme des saisons nous entraîne dans un débat passionné autour d’une problématique captivante, celle des interrogations et doutes quant à la réalité des changements climatiques. De nombreuses actions et politiques d’adaptation et d’atténuation sont basées sur le postulat selon lequel le climat est en train de changer. Mais, le changement climatique dont on parle, est-il un mythe ou une réalité ? N’exagère-t-on pas l’ampleur du changement climatique dans des buts inavoués ?
La réalité des changements climatiques décortiquée
La réalité du changement climatique a été démontrée au cours d’une discussion fort animée entre les panélistes, entrecoupée par des reportages et Vox Pop, ciblant les habitants de Yaoundé et de ses périphéries, le tout, présenté et modéré par le journaliste émérite Alain Belibi.
Les effets du changement climatique sont visibles et imprévisibles, comme l’affirme Monsieur Abe ainsi que les personnes interviewées dans la rubrique le point des auditeurs. Tous constatent les perturbations du cycle météorologique, qui font qu’il est aujourd’hui difficile de déterminer le début et la fin des différentes saisons. Les pluies tombent intempestivement et à contre saison comme il est indiqué dans le reportage, les températures sont en hausse, et cela entraîne une baisse drastique du rendement agricole et de grandes pertes post-récoltes, mettant ainsi à mal la sécurité alimentaire.
Quelle en est la cause ?
Selon les panélistes, la principale cause des perturbations climatiques est l’émission des gaz à effet de serre dont l’homme est responsable. Il est établi qu’un cinquième du gaz à effet de serre provient de la déforestation et de la dégradation des forêts, qui devient de ce fait un enjeu global. La chronique retrace l’historique de la lutte contre le changement climatique à l’échelle mondiale, phénomène qui interpelle nos modes de vie et notre relation avec la nature. Elle présente également la REDD+, comme un mécanisme multifonctionnel qui valide les options de gestion durable déjà prises par les pays de la sous-région, tout en leur permettant d’obtenir des contreparties financières en relation avec les efforts consentis dans la lutte contre le changement climatique.
Que retient-on ?
Les changements climatiques sont déjà là. Les perturbations climatiques sont le résultat de l’augmentation du taux de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, liée aux activités humaines en général, la course à l’industrialisation en particulier. Elles ont déjà des impacts importants dans la vie des populations rurales, dont les activités dépendent grandement du climat.
La communauté internationale et les Etats en sont conscients et sont en train de développer chacun à son niveau, des mécanismes pour inverser les tendances. De nombreux secteurs de l’économie nationale sont concernés par ce fléau, raison de plus pour mener des actions concertées.
Les panélistes recommandent de valoriser la forêt dans son rôle d’atténuation du changement climatique, d’intégrer la recherche sur le climat dans le processus décisionnel, et de rendre fonctionnel l’Observatoire national sur les changements climatiques. Un intervenant fait comprendre qu’il faudrait utiliser les retombées de la REDD+ pour promouvoir une agriculture résiliente au stress climatique et une stratégie énergétique efficace.
La gestion durable des forêts devrait rapporter des bénéfices qui pourraient être utilisés dans les actions d’adaptation et d’atténuation. Hormis l’exploitation forestière, d’autres fonctions des forêts devraient également être mieux valorisées comme l’écotourisme.
Invités au débat :
- Alain Belibi, journaliste éditorialiste, reçoit les personnes ci-dessous dans les studios de la CRTV :
- Dr Joseph Amougou : Climatologue et Point focal changement climatique
- Dr Anne Marie Tiani : Coordonnatrice du projet COBAM
- Dr Denis Sonwa : Chercheur au CIFOR
- Wilfried Pokam : Enseignant de physique à l’Université de Yaoundé I
- Pierre Abé : Paysan
Pour de plus amples informations :