Texte par Ahtziri Gonzalez and photos par Axel Fassio | CIFOR
Située dans le Nord-Est de la République démocratique du Congo (RDC), au cœur du bassin du Congo, la station de recherche de Yangambi fut dans une autre époque un centre florissant pour l’étude de l’agriculture et de l’exploitation forestière tropicales. Des années 1930 à l’indépendance, cette institution coloniale accueillait plus de 700 scientifiques et techniciens qui travaillaient dans des installations de recherche de premier ordre, en disposant du plus important herbarium d’Afrique centrale, d’un xylarium et d’une bibliothèque très fournie.
Après la conversion de vastes étendues forestières au profit de l’agriculture, les plantations d’hévéas, de palmiers à huile, de bananiers et de caféiers des alentours servaient pour l’amélioration des plantes et pour tester des innovations techniques.
Mais des décennies d’instabilité politique et de conflit ont causé des dégâts, et en dépit des efforts faits par l’État congolais pour que le centre continue à fonctionner, il reste bien peu des années glorieuses de Yangambi. La majeure partie des infrastructures est désaffectée et en décrépitude, puisque les plantations qui étaient productives se sont transformées en terres dégradées.
Parallèlement à la station de recherche, l’économie locale de Yangambi a aussi régressé. Actuellement, la plupart des ménages dépendent de l’exploitation des ressources naturelles pour leur subsistance : exploitation forestière, chasse, pêche et agriculture itinérante sur brûlis. Tout ceci exerce une pression énorme sur la forêt environnante, dont une partie a été déclarée Réserve de biosphère en 1976.
Le fait que la zone ne soit pas électrifiée contraint beaucoup le développement économique local, d’après Boniface Posho Ndoola, Directeur de l’Institut National pour l’Étude et la Recherche Agronomiques (INERA) à Yangambi. « Bien si les familles et les petites entreprises recourent au bois de chauffe pour répondre à leurs besoins énergétiques de base, l’absence d’électricité limite l’implication potentielle du secteur privé et nos activités de recherche. »