
Atelier avec les représentants des communautés locales
Dans quelles conditions peut-on monter un projet REDD+ profitable à l’adaptation des populations locales au changement climatique dans le Sud Kivu ? C’est l’une des questions que s’est posées l’équipe du projet COBAM lors de sa visite sur le terrain dans le paysage Maiko-Tayna-Kahuzi-Biega en République Démocratique du Congo du 7 au 16 mai dernier. L’hinterland du parc national de Kahuzi-Biega est l’un des sites sélectionnés pour mener des activités de démonstration visant à diminuer les pressions sur les ressources forestières tout en réduisant la vulnérabilité des populations locales face aux perturbations climatiques. Le projet est porté par l’ONG congolaise UEFA (Union pour l’émancipation de la femme autochtone) qui depuis plusieurs années, intervient en RDC dans le domaine des droits des peuples autochtones, ainsi que la protection de l’environnement, l’agriculture et l’amélioration des revenus des ménages.
La REDD+ (Réduction des émissions issues de la déforestation et de la dégradation des forêts) nécessite l’implication de tous les acteurs ayant une interaction avec la forêt. La REDD+ contient un volet contraignant mais également un volet d’incitation. Ceci nécessite la présence d’une certaine autonomie locale des populations pour établir et implémenter des règles claires, mais également de motivations individuelles. Dans la mosaïque ethnique du paysage où dominent les conflits fonciers, le manque d’alternatives économiques et la dégradation des écosystèmes, la gestion collective des forêts fait face à de nombreux obstacles. L’un des principaux enjeux pour un projet local REDD+ autour du paysage tient principalement à montrer l’intérêt individuel de chaque acteur à préserver le couvert forestier et à renforcer les capacités des communautés locales.
Différents ateliers tenus aux niveaux provincial et local avec les décideurs et représentants locaux ont permis d’échanger sur la vulnérabilité des populations locales au changement climatique en relation avec la gestion de leurs écosystèmes, ainsi que les stratégies pour y faire face. La visite des chercheurs du CIFOR s’est clôturée par un atelier de restitution dont l’un des points marquants portait sur les obstacles à l’implementation, la durabilité et l’équité d’un projet REDD+ dans le paysage Kahuzi-Biega.