Interview de M. Bihini Won Wa Musiti : “Le COBAM est un volet du PACEBCo qui tente de répondre aux préoccupations des chefs d’Etats de la COMIFAC sur la gestion de la biodiversité et des changements climatiques”

Dr Bihini Won Musiti, Coordonnateu

Dr Bihini Won Musiti, Coordonnateu

Le Dr Bihini Won wa Musiti est le coordonnateur du Programme d’appui à la conservation des écosystèmes du Bassin du Congo (PACEBCo), dont le projet COBAM est un volet.

COBAM NEWS : Qu’est-ce que le PACEBCo ?

BWM : Le Programme d’appui à la conservation des écosystèmes du Bassin du Congo, en abrégé PACEBCo, est un programme cofinancé par la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) et la Banque africaine de développement (BAD) à travers le Fonds africain pour le séveloppement (FAD) pour accompagner la mise en œuvre du Plan de convergence de la Commission des forêts d’Afrique centrale (COMIFAC). Il a pour objectif d’assurer la régénération des écosystèmes, d’améliorer les conditions de vie des populations et de renforcer les capacités des institutions chargées de la gestion de ces écosystèmes dans le Bassin du Congo.

COBAM NEWS : Quelle est la stratégie de communication développée entre le PACEBCo et ses projets ?

BWM : Le PACEBco a choisi le partenariat comme stratégie de mise en œuvre. La communication est donc essentielle dans l’exécution du programme. La stratégie de communication du PACEBCo repose sur la création d’une synergie d’actions visant à favoriser la bonne circulation de l’information entre l’Unité de gestion du Programme (UGP) et les différents partenaires impliqués dans la mise en œuvre des activités du programme. En outre, le PACEBco a développé un Plan de communication de masse lancé en novembre 2013 à Kinshasa. Ce plan a pour objectif de contribuer à la préservation de l’environnement, à la gestion durable et concertée des ressources naturelles, et à l’amélioration des conditions de vie des populations. Il s’appuie sur la politique générale en matière d’environnement, de gestion des ressources naturelles de la CEEAC et sur le plan de convergence de la COMIFAC. Par ailleurs, avec le public, notamment les bénéficiaires, le PACEBCo a adopté la stratégie de proximité avec des antennes du programme dans les paysages. Nous avons prévu une communication participative à la base, c’est-à-dire que les bénéficiaires sont directement associés pour une bonne appropriation des activités dans leur localité.

Un autre élément de cette stratégie de communication est l’animation locale à travers des émissions radios en langues locales, les campagnes de sensibilisation via les affiches et le théâtre pour mieux vulgariser nos actions en leur faveur. Avec le grand public, nous mettons en œuvre tous les moyens classiques de communication de masse pour l’informer des réalisations du PACEBCo.

COBAM NEWS : Quelle est la place du COBAM dans le PACEBCo ?

BWM : Le Programme d’appui à la conservation des écosystèmes du Bassin du Congo (PACEBCo) qui intègre à la fois les enjeux écologiques et socio-économiques compte 4 composantes. Le second volet de la composante 2 relative à la gestion durable de la biodiversité et l’adaptation aux changements climatiques concerne le COBAM. Ce volet du PACEBCo tente de répondre aux préoccupations des chefs d’Etat exprimées en février 2005 à Brazzaville, concernant l’adaptation aux changements climatiques dans le Bassin du Congo.

COBAM NEWS : Quel bilan faites-vous du COBAM au 2/3 du projet ?

BWM : Le COBAM est mis en œuvre dans le cadre d’une convention de partenariat signée le 22 mai 2010 entre la CEEAC et le CIFOR. Il a pour objectif de développer une réponse appropriée à la vulnérabilité liée aux changements climatiques dans les paysages ciblés du Bassin du Congo, en fournissant aux preneurs de décisions, praticiens et communautés locales les informations, les résultats des analyses et outils nécessaires pour concevoir et mettre en œuvre des politiques et des projets d’adaptation au changement climatique et de réduction des émissions de carbone dans les forêts, avec des impacts équitables et des co-bénéfices sur la réduction de la pauvreté, l’amélioration des services écosystémiques autres que le carbone, et la protection des modes d’existence et des droits locaux.

Nous savons que les changements climatiques sont des questions très complexes. Mais les expériences qui seront tirées de la mise en œuvre des projets pilotes pourront être intégrées dans les politiques, dans l’optique de réduire la vulnérabilité des populations et des écosystèmes aux changements climatiques

La mise en œuvre du COBAM s’appuie sur les plans de travail annuels approuvés par un comité de pilotage, et dont le suivi est assuré par un comité de suivi, assisté par l’UGP.

Le COBAM est sur la bonne voie. Le taux d’exécution de ses activités est de 71%. En effet, plusieurs activités sont réalisées et des publications sont disponibles. D’autres activités sont suffisamment avancées et seront achevées avant le 31 décembre 2014. Cependant, les projets pilotes REDD+ portés par des organisations communautaires au Cameroun, au Congo, en Guinée-équatoriale, en RDC et au Rwanda vont démarrer au premier trimestre 2014. Leur exécution pourrait s’étendre au-delà du 31 décembre 2014.

COBAM NEWS : Quelle est votre vision finale du projet COBAM ?

BWM : Que tous les produits soient livrés et surtout que les éléments de la science fournis par le COBAM servent à orienter les prises de décisions pour le bien-être de l’environnement, des écosystèmes et des populations.

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