Mieux connaître les paysages du PACEBCo : Le paysage de Lac Tele Lac Tumba

Forêts marécageuses du paysage Lac Télé-Lac Tumba. Photo: Anne Marie Tiani

Forêts marécageuses du paysage Lac Télé-Lac Tumba. Photo: Anne Marie Tiani

Familiariser les lecteurs avec les six paysages concernés par le programme d’appui à la conservation des écosystèmes du Bassin du Congo (PACEBCo) dont cinq portent les aires d’implémentation des projets pilotes du COBAM.

Après le paysage du Virunga, nous avons le plaisir de vous présenter ici un autre site d’un charme exceptionnel : le paysage de Lac Télé_Lac Tumba.

Le paysage de Lac Tele Lac Tumba

Espace transfrontalier situé au centre de la Cuvette congolaise, à cheval entre la République du Congo et la RDC, le paysage Lac Télé-Lac Tumba fait 126 440 km², dont 72 439 km² en République démocratique du Congo (RDC). Dans ce paysage, COBAM travaille en partenariat avec le RAFM, qui a initié un projet pilote alliant l’adaptation à l’atténuation dans le district de Lukolela, province de l’Equateur en RDC.

Boyzibu Ekhassa et Oyo dressent en 2012 une carte postale de ce paysage singulier de par ses forêts et ses vastes prairies marécageuses, qui font de lui l’une des zones humides les plus vastes du monde.

Généralement inondées, les forêts du paysage de Lac Télé-Lac Tumba sont de ce fait quelque peu protégées de la déforestation, dont le taux se situait autour de 0,19% entre 2000 et 2005. Les causes directes de déforestation y sont l’agriculture sur brûlis, la collecte du bois énergie, l’exploitation illégale et incontrôlée du bois d’œuvre et le développement urbain.

Le paysage présente une grande richesse en biodiversité, avec la présence d’un grand nombre des mammifères dont les grands primates d’Afrique tels que les gorilles, les chimpanzés et les bonobos, dont la population est estimée respectivement à 13 000, 3 000 et 7 500. Des études récentes montrent que les alentours du Lac Tumba pourraient abriter jusqu’à 25% de la population totale connue. Cette biodiversité subit de nombreuses menaces parmi lesquelles le braconnage intensif suite à l’arrivée massive des réfugiés et déplacés dans le paysage, la construction de routes, les feux de brousse ou les pâturages.

Le paysage est actuellement divisé en vingt-trois macro­zones, dont quatre aires protégées proposées, treize zones de gestion communautaire des ressources naturelles et six zones d’extraction des ressources naturelles. Le processus d’adoption de cette affectation est en cours. La création d’un site RAMSAR transfrontalier offre au paysage un cadre juridique international.

En abritant une exceptionnelle biodiversité et en stockant d’énormes quantités de carbone, les forêts marécageuses jouent un rôle fondamental tant dans les stratégies d’atténuation que d’adaptation. Aussi, la protection et/ou la gestion durable de la forêt, mais également, le développement économique et social des populations humaines qui en dépendent est une condition et un défi pour lutter contre la déforestation.

Par ailleurs, les perturbations et changements climatiques agissent directement sur le débit des cours d’eau, l’Oubangui et le fleuve Congo en l’occurrence, qui présentent une importance écologique et économique inestimable pour la sous-région. Ces dérèglements contribuent à exacerber la pauvreté et portent atteinte à la sécurité alimentaire.

Pour en savoir plus sur les paysages PACEBCo :

Pour consulter d’autres produits du projet COBAM :
www2.cifor.org/cobam/publications

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