
Coopérative de femmes plantant des arbres dans le Parc National des Volcans
Dans la lutte contre le changement climatique, la priorité du Rwanda s’oriente clairement vers l’adaptation, pour ce pays faiblement forestier où la plupart des terres sont occupées. Au pied du Parc National des Volcans (PNV), les pluies torrentielles provoquent régulièrement inondations et glissements de terrain sur les pentes érodées.
Lors d’une visite de terrain du 17 au 25 mai 2012, les chercheurs du projet COBAM se sont rendus dans le site rwandais du paysage de Virunga aux alentours du PNV. Au cours d’une série d’ateliers, les décideurs locaux, communautés et minorités locales ont pu échanger sur les stratégies locales visant à faire face aux incertitudes climatiques et à conserver l’environnement. Il a été constaté que certaines stratégies de lutte contre la dégradation des sols peuvent aussi participer à la séquestration du carbone, à l’instar des plantations agroforestières et forestières. Bien qu’ayant le potentiel d’apporter de multiples bénéfices, l’efficacité réelle de ces stratégies restent à être démontrée sur le terrain. C’est ainsi l’objectif du projet pilote porté par l’ONG nationale ARECO-Rwanda NZIZA (Association Rwandaise des Ecologistes) dans le cadre du COBAM.
Quelques traits saillants caractérisent la zone : une pression foncière sur fond de conflits, exacerbée par une croissance démographique fulgurante, due à l’afflux massif des populations vers cette région volcanique aux terres fertiles. La seule forêt naturelle restante dans cette région est celle du parc national des volcans, également menacée de dégradation. C’est pour prendre part aux efforts en vue de la conservation de cette forêt qu’ARECO a adopté une approche novatrice, qui consiste à promouvoir à la fois des initiatives individuelles d’agroforesterie et des actions communautaires s’appuyant sur des coopératives locales. Il est question pour les populations concernées de planter les espèces d’arbres importantes pour elles dans des espaces réduits, sur les terres dégradées ou non valorisées, tout en maintenant ou en accroissant la production agricole.
Par ailleurs, les populations historiquement marginalisées sont souvent considérées comme les plus vulnérables face aux aléas climatiques. Leur expulsion du parc national n’a pas été compensée par un accès à de nouvelles terres. ARECO entend les intégrer comme partie prenante à part entière du projet, notamment dans le développement de pépinières dans les zones adjacentes au parc.